Évaluation d’entreprise ; ce que vous devez savoir
Évaluation d entreprise et de société : ce que vous devez garder à l’esprit
Pourquoi évaluer une entreprise ou une société ?
La plupart du temps dans le but de négocier un prix de cession. Plus rarement, pour déterminer un prix de transaction. Tel est le cas des situations prévues à l’article 1843-4 du Code civil (« dans tous les cas où il est prévue la cession des droits sociaux d’un associé ou le rachat de ceux-ci par la société, la valeur de ces droits est déterminée, en cas de contestation, par un expert désigné, soit par les parties… »). Enfin, dans certains cas pour protéger les tiers et les associés/actionnaires d’une société. C’est le rôle dévolu au commissaire aux apports.
Il n’existe pas une mais plusieurs méthodes pour évaluer une entreprise, une société, etc.. La pertinence des méthodes dépend largement des caractéristiques de l’entreprise (activité notamment) et du contexte d’évaluation (conflit entre actionnaires, cession à un groupe industriel, etc.). Les méthodes d’évaluation d’entreprise peuvent être classées en deux catégories : les méthodes intrinsèques d’une part, analogiques d’autre part.
Les méthodes intrinsèques retiennent l’ensemble des caractéristiques propres à l’entreprise, qui lui permettent de dégager un surplus monétaire dans le futur, ou plus simplement dit du cash. La méthode intrinsèque la plus employée est celle des discounted free cash flows (D.C.F. en français flux libres ou disponibles de trésorerie actualisés ou free cash flows (FCF).
Schématiquement, la méthode des discounted cash flows (D.C.F.) consiste à actualiser les F.C.F. Les free cash flows procèdent d’un prévisionnel de trésorerie (cash-forecast), qui découle d’un business plan, lequel est la traduction chiffrée d’une stratégie. Le taux d’actualisation correspond au taux de rentabilité pondérée exigé par les investisseurs en capital (actionnaires) et les prêteurs de deniers (banquiers, etc.). Il est aussi appelé cout moyen pondéré du capital (CMPC, traduction de weighted average cost of capital (WACC)). La première difficulté de cette méthode est la cohérence des performances prévisionnelles avec les performances passées. La seconde difficulté dans le CMPC est le coût du capital (ou taux de rentabilité exigé des actionnaires). Celui-ci se calcule à partir du modèle d’évaluation des actifs financiers (MEDAF, traduction de Capital Asset Pricing Model (CAPM)).
Les méthodes analogiques visent à appliquer à l’entreprise évaluée un ou plusieurs critères (rentabilité, etc.) issus d’une ou d’un groupe d’entreprises de référence (sociétés cotées, ou transactions comparables). Les 3 méthodes analogiques les plus utilisées sont d’une part les multiples de l’excédent brut d’exploitation (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization), et/ou de résultat d’exploitation (E.B.I.T.), ou net (Price earning Ratio (P.E.R) en Anglais.
Quelques conseils pour l’évaluation de titres
Quelle est la méthode d’évaluation d entreprise la plus facile à mettre en œuvre ?
C’est, toutes choses égales par ailleurs, la méthode des comparables boursiers. Mais c’est la moins pertinente, car il convient de trouver des sociétés cotées réellement comparables. Ce qui peut conduire les évaluateurs à écarter cette méthode. La méthode des DCF est plus difficile à mettre en œuvre mais elle est rarement impertinente. En d’autres termes, cette méthode est presque toujours retenue.
Comment évaluer une entreprise de forte croissance (startup) ?
Les investisseurs financiers ont recours principalement à deux méthodes ;
La première, celle des capitaux-risqueurs (VCM) est une adaptation de la méthode des discounted cash-flows aux startups. Elle consiste à comparer le prix de cession actualisé (en fait la valeur de la société post-money) avec l’investissement de départ. Compter 60%-70% de taux d’actualisation au démarrage, 50% en amorçage, 40% en post-amorçage, 25% en phase d’expansion.
La seconde, qui est une variante de la première, est le multiple d’investissement de départ (prix de cession/investissement de départ). Mais ne passez pas trop de temps sur l’aspect évaluation d’entreprise. En l’absence de recul suffisant, ce sont plus les qualités humaines du porteur de projet (crédibilité par rapport au marché, capacité d’adaptation aux évènements imprévus, etc.) qu’une évaluation fine et techniquement bien maitrisée, qui détermineront la valorisation que sont prêts à accepter les investisseurs.
Quelle méthode retenir pour évaluer un fonds de commerce de détail ?
Les usages en la matière retiennent les transactions comparables. La plupart du temps, les prix de ces dernières sont exprimés en % du chiffre d’affaires sur les trois dernières années. Cependant, comparaison n’est pas toujours raison. In fine, ce sont toujours les éléments intrinsèques, c’est-à-dire la capacité bénéficiaire future du fonds qui doit primer. Dans ces conditions, il est recommandé de bien faire attention à tous les éléments susceptibles d’en affecter la valeur (investissements futurs à prévoir, modification des facteurs locaux de commercialité, etc.).
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